Contrairement au premier renversement (accord de sixte), l'accord de
quarte et sixte n'est utilisé qu'avec parcimonie et dans des cas
particuliers. Le plus souvent, on peut considérer qu'il contient, en
réalité, deux notes étrangères simultanées.
- deux appoggiatures
- deux broderies
- deux notes de passage.
Chaque fois, la fonction tonale de l'accord produit ne correspond pas
aux apparences, c'est-à-dire aux notes qui le constituent.
Dans mes exemples, ==>
1 - appoggiature.
On peut, si l'on veut, analyser l'accord de quarte et sixte comme un
premier degré car il en contient les notes, mais il est plus cohérent
musicalement d'en faire une préparation du V.
2 - broderie.
On peut, si l'on veut, analyser l'accord de quarte et sixte comme un
quatrième degré car il en contient les notes, mais il est tout aussi
possible de considérer qu'on est toujours sur le I et qu'on brode deux
notes.
3 - passage
On
peut, si l'on veut, analyser l'accord de quarte et sixte comme un
cinquième degré car il en contient les notes, mais il est
plus
cohérent de le considérer comme un accord de passage, sans réelle
incidence sur l'enchaînement des fonctions tonales.
Système du haut : trois manières d'utiliser le 6/4.
Systèmes du bas : son utilisation spécifique dans un passage de
l'adagio, à la fin du point de la partie A.
Le six-quatre "appoggiature"
...est caractéristique des cadences et on ne le trouve
qu'à cet endroit.
Il précède l'accord de dominante et contient deux notes
que l'on peut considérer comme des appoggiatures des notes de l'accord
de dominante et sur lesquelles elles se résolvent naturellement.
Dans cet exemple, le do,
appoggiature du si
(sensible) et le mi
appoggiature du ré.
C'est pourquoi, bien qu'il contienne les notes de l'accord de tonique
(ici, sol do mi)
on considère généralement que l'accord de quarte et sixte
"appoggiature", c'est déjà
l'accord de dominante, raison pour laquelle je le note généralement
______V.
Le six-quatre "broderie"
Regardez le deuxième exemple. Le mi monte au fa puis
revient à sa position de départ. Le sol monte au la puis
redescend. Ces deux notes ont un mouvement caractéristique de broderie,
même si ce mouvement produit un accord (fa la do)
différent de ceux qui l'encadrent.
Le six-quatre "de passage"
Troisième exemple. Le six-quatre est ici le résultat de la coïncidence
de deux notes de passage (ré
à la basse et au soprano) et d'une broderie inférieure (si au ténor)
Il s'agit ici de ce que l'on appelle un "échange" : la basse et le
soprano échangent leurs notes respectives (do et mi), échange
qui peut se faire avec ou sans ce six-quatre de passage.
Le six-quatre "broderie" dans le passage à l'étude.
Regardez les deux systèmes du bas.
Le sol# monte
au la
puis redescend. Le si
monte au do bécarre
puis redescend..
Et cette broderie se produit plusieurs fois de suite.
On notera l'emprunt à la mineur (homonyme - do bécarre au
lieu de do#)
qui "adoucit" la broderie
puisque les deux notes ont des mouvements de seconde mineure.
Comme la basse reste naturellement en place, on obtient une relative
immobilité malgré le changement de couleur harmonique.